Après une légère "digression" humoristico-nautique ... (
Merci Thierry "LYRIC" ... ) et mes 1ers "ébats nautiques" de l' année ...
... Reprenons le fil du récit ... manifestement attendu par ...
quelques uns ici
...
J'avais évoqué ...
Et j'ai été particulièrement "bluffé" par l'allure imperturbable du White Shark 226...
Je connaissais la réputation des carènes des White Shark , mais là ... la comparaison était sans appel !
Les conditions de nav' étaient plus que confortables et favorables, mais quelle différence de comportement !
Voila ma première "confrontation" de près avec un White Shark 226 en action ...
Elle m'aura marqué ...
....
J'aurai l'occasion d'en reparler ... Ayant passé vingt cinq mois d' Août ( de vacances ) à Carnac ( 56 ), ...
inutile de préciser que j' étais dans le
"fief" WHITE SHARK , ... puisque
- d'une part, l'usine historique KELT se trouvait à VANNES ( 56 ), donc à quelques kilomètres...
- d'autre part, leur revendeur, non moins historique RIOUX NAUTIQUE se trouve à LA TRINITE sur MER, à quelques coups de pédale de mon fidèle MOTOBECANE 1970
...
Je me souviens, alors que je devais avoir un de mes STARCRAFT de 5 m mouillé dans une petite crique,
qu'il s'y trouvait un "GROS" WHITE SHARK ( à moins que c'était un SEA HAWK - lire ci-dessous ... - ) avec une bi motorisation HB OMC
OCEAN PRO ou
OCEAN RUNNER ..
Et puisque l' occasion m'en est donnée, revenons sur l' histoire des WHITE SHARK ...
Installez - vous confortablement ...
A partir des 20 pieds, on reconnaît entre tous la ligne "intemporelle" ..
( certains la trouveront " classique ", .... voire "datée" ) des WHITE SHARK ...
On retrouve une esthétique similaire ( haute étrave fortement "tulipée" ) avec notamment les marques US GRADY WHITE, certains ROBALO etc ...
Petit "flash back", ... revenons "quelques" années en arrière
comme j' aime tant le faire, histoire de bien "planter le décor et le contexte"
...
Nous sommes à la fin des années 60 ... Pour l'anecdote ( une de plus
! ) , un certain Gilles Le BAUD bénéficiait d'une maison familiale à ... CARNAC
De famille Bretonne, il découvre tôt le dériveur qu'il pratique assidument au Yacht Club de Carnac ... Il continuera par l'école des Glénans...
Les voiliers familiaux se succèdent ( Corsaire, Muscadet, Scotch, pour ceux qui connaissent
) et tous portent le nom breton d' AROK ATAO ... ( " EN AVANT TOUJOURS " )
Au début des années 70 l'AROK ATAO familial est un plan dessiné par l' architecte rochelais hyper réputé Philippe HARLé.
La "COURSE à la voile en solitaire de l'AURORE" ( du nom du quotidien ) est créée en 1970 ...
En 1973 Gilles Le Baud participe avec son AROK ATAO qu'il a amélioré ( notamment avec un régulateur d' allure, historique gouvernail automatique ) .
Il gagne cette édition 1973 décimée par un gros coup de vent ( 45 noeuds, vent contre courant dans la traversée de la Manche ... )
pour cette étape entre l'Angleterre et l'Espagne qui ne laisse arriver avec AROK ATAO que 3 autres concurrents sur les 14 du départ ...
Depuis quelques années, notre navigateur régatier souhaitait créer un chantier naval ...
Cette "renommée" publique récemment acquise ( dans le milieu nautique , ils' était déjà forgé une belle réputation avec un sacré palmarès de régatier ... )
va l' aider pour créer son chantier naval.
C'est donc l'année suivante, en 1974, qu'il crée un chantier naval, à VANNES, le long de la voie express ( Zone Industrielle du PRAT ) qui prendra le nom de KELT , puis KELT Marine.
Kelt" voulant dire "CELTE" en langue Bretonne
Son premier modèle est un "petit" voilier populaire, ce sera le KELT 620 qui sera un succès avec plus de 1300 bateaux vendus.
D'autres "KELTs" suivront, le 8 mètres, le 707, le 760, le 9 mètres ...
A chaque fois , ce seront des bateaux TRES "marins" faits pour naviguer loin en sécurité pour l'équipage tout en étant performants ...
En 78 il gagnera à nouveau une édition suivante de la COURSE de l' AURORE ...
Du coté du chantier, il conçoit avec Gilles VATON, célèbre architecte naval talentueux,
des voiliers déclinés en dériveurs intégraux tels que le KELT 850 et le 1050 avec son carré arrière et son étrave en "nez rond" qui dénote à l' époque.
L'époque est commercialement difficiles avec des bonnes années et ..de moins bonnes au niveau commercial
Dans les années 80 le chantier est vendu au groupe Américain qui possède de nombreuses marques dans le nautisme dont Chris Craft et OMC ( autrement dit Evinrude / Johnson ).
Avant les années 80, pour les motorisations HB, on achetait
- la coque neuve nue d'un coté et
- le moteur d'un autre ( donc pas forcément chez le même revendeur ... ).
Le début des années 80, c'est l' époque où les moteurs HB japonais ( Yamaha, Honda, puis Suzuki ) prennent des parts de marchés de + en + importantes aux motoristes US que sont
- OMC avec ses 2 marques EVINRUDE et JOHNSON
- MERCURY
Si la fiabilité des moteurs Nippons est au moins égale (
voire supérieure ) à celle des moteurs US de l' époque, c'est surtout une politique très agressive sur les prix ...
( avec des écarts de 20 à 30 % moins chers ) qui va faire le succès des marques Japonaises.
A l'époque, on peut aussi dire que les moteurs japonais avaient une fiabilité supérieure aux japonais , tout en étant plus sobres...
Reconnaissons également que si les 1ers moteurs japonais des années 70 n'étaient vraiment pas innovants, ...
à partir des années 80, les japonais sont montés en puissance, tant du côté des puissances, que des innovations tout en maintenant un degré de fiabilité supérieur aux moteurs US ...
Côté Américain leur complexe de supériorité ( du fait de leur historique quasi monopole sur les moteurs de plaisance )
a fait qu'ils ne se sont pas sentis menacés par la montée en puissance des moteurs asiatiques ...
Cela dit, à un moment, OMC comme Mercury ont bien du finir par admettre une tendance à la baisse de leurs volumes de vente....
avec le phénomène inverse simultané pour les marques japonaises...
Nous sommes au début des années 80 et pour répliquer à une forte chute de leurs ventes de moteurs, OMC adopte une démarche marketing "innovante" ...
qui consiste à vendre des "packages", autrement dit des ensembles
- Coque + moteur(s) et/ou
- Coque + Moteur(s) + remorque.
En rognant sur les marges cumulées de la coque et du moteur désormais vendus ensemble,
on se rapproche ainsi du prix d'une coque séparée et d'un moteur Japonais à prix "cassé"...
Ajoutons à cela, que vendu en package, le client
a) n'a donc plus à payer le montage du moteur en plus
b) est censé avoir le bon réglage de moteur adapté à la coque, ainsi qu'une hélice "correcte" et adaptée.
c) se retrouve au final avec un bateau prêt à l'emploi
Bref, de la même façon que KODAK vendait des appareils photos et des caméras ( avec pour objectif final de vendre des films et pellicules ),
OMC, qui en plus des marques de moteur "historiques" EVINRUDE et JOHNSON, a récemment racheté CHRIS CRAFT, rachète la marque KELT et son " outil de production " à VANNES...
En lançant une gamme de bateaux à moteur ( d'abord en mode OPEN d'allure de "fishing US" ) alors produits par KELT sous licence CHRIS CRAFT, cela permet à OMC de proposer ces coques motorisées en Evinrude ou Johnson, et d'écouler ainsi leurs moteurs.
Ce sera la gamme SEA HAWK, d'abord composée d'open, puis au style façon mini "day cruiser" avec une "cabine abri" ... dans la configuration dite " WALKAROUND "
( autrement dit , un passavant "bas" permettant de faire le tour de la cabine par l' avant ... ) .
Voir ci-dessous la présentation du SEA HAWK 254 vendu sous la marque CHRIS CRAFT
Voir ci-dessous un CHRIS CRAFT modèle SEA HAWK 216 de 1988
avec porte la porte d'accès à la cabine persiennée à 3 battants en bois
Voici un SEA HAWK de 1991
Sur ce SEA HAWK 266 de 1992 , vous noterez que la porte persiennée à 3 battants est désormais en plastique et non plus en bois
Sur ces SEA HAWK 266 de 1992 et 1993 , le roof de la cabine s' allonge
Voici un SEA HAWK 254 de 1989
A SUIVRE !!
2600 ...... la suite devrait etre publiée quand le compteur affichera 3 ooo